Les Contemplations
Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous.
(Victor Hugo, Guernesey, mars 1856)
Les Contemplations, en deux volumes
158 poèmes (plus de 10 000 vers) C’est une âme qui se raconte dans ces deux volumes : Autrefois, Aujourd’hui. Un abîme les sépare, le tombeau.
Ce tombeau est celui de la fille du poète à laquelle sont dédiés les 17 poèmes du quatrième livre (Pauca maea) et, par le poème final, l’ensemble de l’œuvre.
- Le livre premier (29 poèmes) s’intitule Aurore et évoque les enfants du poète, les combats littéraires de sa jeunesse, sa propre adolescence.
- Le deuxième livre, L’Âme en fleur (28 poèmes), est consacré à l’amour, dont la nature donne l’exemple; l’amour espéré, sensuel, chanté, caché, tout-puissant, divinisé, indispensable, vital.
- Dans le troisième livre, Les Luttes et les Rêves (30 poèmes), le poète est aux prises avec la misère et l’injustice mais aussi avec l’énigme du mal, de la mort et de leur compatibilité avec l’existence de Dieu.
- Les 17 poèmes du quatrième livre, Pauca meae, expriment l’épreuve de la mort de Léopoldine, sa fille.
- Le cinquième livre, En marche, (26 poèmes), daté de l’exil, témoigne de l’évolution politique du poète et de son attention croissante au mystère ; il rend aussi hommage aux amis proches ou lointains qui sont restés fidèles à l’exilé.
- Enfin, au sixième livre, Au bord de l’infini (26 poèmes), alternent l’espoir et le doute, la confiance et l’angoisse et ce n’est pas sur la révélation de la « bouche d’ombre » que se termine l’œuvre mais sur une ultime mise en question.
(Arnaud Laster, in Pleins feux sur Victor Hugo, Comédie-Française)
Les Contemplations
Sommaire
Titre et durée de chaque poème
Tome I, AUTREFOIS 1830-1843 - Livre premier. Aurore
Livre premier – Aurore
- I. À ma fille – 2mn 57s
- II.
Le poète s’en va…
– 1mn 28s - III. Mes deux filles – 1mn 01s
- IV.
Le firmament est plein de la vaste clarté…
– 3mn 16s - V. À André Chénier – 1mn 46s
- VI. La vie aux champs – 7mn 40s
- VII. Réponse à un acte d’accusation – 16mn 49s
- VIII. Suite – 8mn 49s’
- IX.
Le poème éploré se lamente…
– 3mn 03s - X. À Madame D. G. de G. – 2mn 08s
- XI. Lise – 2mn 56s
- XII. Vere novo – 1mn 18s
- XIII. À propos d’Horace – 15mn 32s
- XIV. À Granville, en 1836 – 3mn 30s
- XV. La coccinelle – 1mn 13s
- XVI. Vers 1820 – 1mn 22s
- XVII. À M. Froment-Meurice – 1mn 41s
- XVIII. Les oiseaux – 4mn 18s
- XIX. Vieille chanson du jeune temps – 1mn 47s
- XX. À un poëte aveugle – 0mn 44s
- XXI.
Elle était déchaussée…
– 1mn 21s - XXII. La fête chez Thérèse – 6mn 21s
- XXIII. L’enfance – 1mn 29s
- XXIV.
Heureux, l’homme occupé…
– 0mn 59s - XXV. Unité – 0mn 48s
- XXVI. Quelques mots à un autre – 11mn 28s
- XXVII.
Oui, je suis le rêveur…
, – 3mn 19s - XXVIII.
Il faut que le poëte…
– 1mn 43s - XXIX. Halte en marchant – 5mn 15s
Livre deuxième. L’Âme en fleur
Livre deuxième – L’âme en fleur
- I. Premier mai – 2mn 24s
- II.
Mes vers fuiraient…
– 0mn 48s - III. Le rouet d’Omphale – 1mn 56s
- IV. Chanson – 1mn 08s
- V. Hier au soir – 0mn 57s
- VI. Lettre – 3mn 18s
- VII.
Nous allions au verger…
– 1mn 29s - VIII.
Tu peux, comme il te plaît…
– 2mn 46s - IX. En écoutant les oiseaux – 2mn 32s
- X.
Mon bras pressait ta taille frêle…
– 0mn 40s - XI.
Les femmes sont sur la terre…
– 1mn 12s - XII. Églogue – 1mn 42s
- XIII.
Viens ! – une flûte invisible…
– 0mn 38s - XIV. Billet du matin – 2mn 44s
- XVI. Paroles dans l’ombre – 1mn 29s
- XVII.
L’hirondelle au printemps…
– 1mn 05s - XVIII. Sous les arbres – 2mn 01s
- XIX.
Je sais bien qu’il est d’usage…,
– 2mn 54s - XIX. N’envions rien – 1mn 36s
- XX. Il fait froid – 2mn 30s
- XXI.
Il lui disait : « Vois-tu…
– 0mn 56s - XXII.
Aimons toujours ! aimons encore !…
– 3mn 38s - XXIII. Après l’hiver – 3mn 07s
- XXIV.
Que le sort, quel qu’il soit…
– 1mn 02s - XXIV.
Je respire où tu palpites…
– 3mn 31s - XXVI. Crépuscule – 2mn 56s
- XXVII. La nichée sous le portail – 1mn 40s
- XXVIII. Un soir que je regardais le ciel – 4mn 50s (4mn 51s)
Livre troisième. Les Luttes et les Rêves
Livre troisième – Les luttes et les rêves
- I. Écrit sur un exemplaire de la Divina Commedia – 1mn 08s
- II. Melancholia – 25mn 31s
- III. Saturne – 7mn 14s
- IV. Écrit au bas d’un crucifix – 30mn 30s
- V. Quia pulvis es – 1mn 19s
- VI. La source – 1mn 26s
- VII. La statue – 2mn 04s
- VIII.
Je lisais.Que lisais-je ?…
– 5mn 49s - IX.
Jeune fille, la grâce emplit…
– 1mn 23s - X. Amour – 3mn 32s
- XI. ? – 1mn 45s
- XII. Explication – 3mn 18s
- XIII. La chouette – 5mn 33s
- XIV. À la mère de l’enfant mort – 1mn 59s
- XV. Épitaphe – 0mn 58s
- XVI. Le maître d’étude – 10mn 24s
- XVII. Chose vue un jour de printemps – 4mn 36s
- XVIII. Intérieur – 1mn 49s
- XIX. Baraques de la foire – 2mn 14s
- XX. Insomnie – 5mn 32s
- XXI. Écrit sur la plinthe d’un bas-relief antique – 1mn 58s
- XXII.
La clarté du dehors…
– 2mn 08s - XXIII. Le Revenant – 7mn 40s
- XXIV. Aux arbres – 3mn 12s
- XXV.
L’enfant, voyant l’aïeule…
– 0mn 39s - XXVI. Joies du soir – 3mn 43s
- XXVII.
J’aime l’araignée…
– 1mn 45s - XXVIII. Le poëte – 2mn 36s
- XXIX. La Nature – 3mn 45s
- XXX. Magnitudo parvi – 42mn 09s
Tome II, AUJOURD’HUI 1843-1856 - Livre quatrième. Pauca meae
Livre quatrième – Pauca Meae – 52mn 24s
- I.
Pure innocence !…
– 2mn 05s - II. 15 février 1843 – 0mn 55s
- III. Trois ans après – 6mn 45s
- IV.
Oh ! je fus comme fou…
– 1mn 31s - V.
Elle avait pris ce pli…
– 2mn 09s - VI.
Quand nous habitions tous ensemble…
– 2mn 47s - VII.
Elle était pâle et pourtant rose…
– 2mn 12s - VIII.
À qui donc sommes-nous ?…
– 2mn 14s - IX.
Ô souvenirs ! printemps ! aurore !…
– 2mn 59s - X.
Pendant que le marin…
– 0mn 48s - XI.
On vit, on parle…
– 1mn 44s - XII. À quoi songeaient les deux cavaliers dans la forêt – 3mn 14s
- XIII. Veni, vidi, vixi – 2mn 20s
- XIV.
Demain, dès l’aube…
– 1mn 18s - XV. À Villequier – 9mn 06s
- XVI. Mors – 1mn 34s
- XVII. Charles Vacquerie – 8mn 43s
Livre cinquième. En marche
Livre cinquième – En marche – 2h 04mn 58s
- I. À Aug. V. – 2mn 47s
- II. Au fils d’un poëte – 1mn 51s
- III. Écrit en 1846 – 28mn 31s
Écrit en 1855 – 2mn 06s - IV.
La source tombait du rocher…
– 0mn 43s - V. À Mademoiselle Louise B – 6mn 43s
- VI. À vous qui êtes là – 5mn 00s
- VII.
Pour l’erreur, éclairer…
– 1mn 28s - VIII. À Jules J. – 4mn 57s
- IX. Le mendiant – 1mn 53s
- X. Aux Feuillantines – 1mn 58s
- XI. Ponto – 2mn 32s
- XII. Dolorosæ – 1mn 58s
- XIII. Paroles sur la dune – 4mn 01s
- XIV. Claire P. – 5mn 29s
- XV. À Alexandre D. – 1mn 46s
- XVI. Lueur au couchant – 3mn 52s
- XVII. Mugitusque boum – 3mn 16s
- XVIII. Apparition – 1mn 49s
- XIX. Au poëte qui m’envoie une plume d’aigle – 0mn 53s
- XX. Cérigo – 6mn 38s
- XXI. À Paul M., auteur du drame « Paris » – 1mn 42s
- XXII.
Je payai le pêcheur…
– 1mn 17s - XXIII. Pasteurs et troupeaux – 3mn 22s
- XXIV.
J’ai cueilli cette fleur…
– 2mn 23s - XXV.
Ô strophe du poëte…
– 2mn 23s - XXVI. Les malheureux (À mes enfants) – 25mn 40s
Livre sixième. Au bord de l’infini
Livre sixième – Au bord de l’infini – 4h 13mn 58s
- I. Le pont – 2mn
- II. Ibo – 5mn 25s
- III.
Un spectre m’attendait…
– 2mn 15s - IV.
Écoutez. Je suis Jean…
– 1mn 44s - V. Croire ; mais pas en nous – 5mn 29s
- VI. Pleurs dans la nuit – 43mn 33s
- VII.
Un jour, le morne esprit…
– 0mn 51s - VIII. Claire – 12mn 37s
- IX. À la fenêtre pendant la nuit – 7mn 56s
- X. Éclaircie – 3mn 12s
- XI.
Oh ! par nos vils plaisirs…
– 0mn 53s - XII. Aux anges qui nous voient – 0mn 58s
- XIII. Cadaver – 5mn 06s
- XIV.
Ô gouffre ! l’âme plonge…
– 1mn 27s - XV. À celle qui est voilée – 6mn 53s
- XVI. Horror – 10mn
- XVII. Dolor – 8mn 27s
- XVIII.
Hélas ! tout est sépulcre…
– 1mn 50s - XIX. Voyage de nuit – 4mn 15s
- XX. Relligio – 1mn 50s
- XXI. Spes – 1mn 59s
- XXII. Ce que c’est que la mort – 2mn 17s
- XXIII. Les mages – 35mn 52s
- XXIV. En frappant à une porte – 1mn 28s
- XXV. Nomen, numen, lumen – 0mn 48s
- XXVI. Ce que dit la bouche d’ombre – 58mn 10s
À celle qui est restée en France
À celle qui est restée en France – 26mn 57s
La Préface des Contemplations – Les références
Les Contemplations ; Collection Bouquins, Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor Hugo, Poésie II, p 249.
La Préface des Contemplations – L’enregistrement
Je vous invite à écouter La Préface des Contemplations, du recueil Les Contemplations, de Victor Hugo.
La Préface des Contemplations – Le texte
Si un auteur pouvait avoir quelque droit d’influer sur la disposition d’esprit des lecteurs qui ouvrent son livre, l’auteur des Contemplations se bornerait à dire ceci : Ce livre doit être lu comme on lirait le livre d’un mort.
Vingt-cinq années sont dans ces deux volumes. Grande mortalis ævi spatium. L’auteur a laissé, pour ainsi dire, ce livre se faire en lui. La vie, en filtrant goutte à goutte à travers les événements et les souffrances, l’a déposé dans son cœur. Ceux qui s’y pencheront retrouveront leur propre image dans cette eau profonde et triste, qui s’est lentement amassée là, au fond d’une âme.
Qu’est-ce que les Contemplations ? C’est ce qu’on pourrait appeler, si le mot n’avait quelque prétention, les Mémoires d’une âme.
Ce sont, en effet, toutes les impressions, tous les souvenirs, toutes les réalités, tous les fantômes vagues, riants ou funèbres, que peut contenir une conscience, revenus et rappelés, rayon à rayon, soupir à soupir, et mêlés dans la même nuée sombre. C’est l’existence humaine sortant de l’énigme du berceau et aboutissant à l’énigme du cercueil ; c’est un esprit qui marche de lueur en lueur en laissant derrière lui la jeunesse, l’amour, l’illusion, le combat, le désespoir, et qui s’arrête éperdu « au bord de l’infini ». Cela commence par un sourire, continue par un sanglot, et finit par un bruit du clairon de l’abîme.
Une destinée est écrite là jour à jour.
Est-ce donc la vie d’un homme ? Oui, et la vie des autres hommes aussi. Nul de nous n’a l’honneur d’avoir une vie qui soit à lui. Ma vie est la vôtre, votre vie est la mienne, vous vivez ce que je vis ; la destinée est une. Prenez donc ce miroir, et regardez-vous-y. On se plaint quelquefois des écrivains qui disent moi. Parlez-nous de nous, leur crie-t-on. Hélas ! quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez-vous pas ? Ah ! insensé, qui crois que je ne suis pas toi !
Ce livre contient, nous le répétons, autant l’individualité du lecteur que celle de l’auteur. Homo sum. Traverser le tumulte, la rumeur, le rêve, la lutte, le plaisir, le travail, la douleur, le silence ; se reposer dans le sacrifice, et, là, contempler Dieu ; commencer à Foule et finir à Solitude, n’est-ce pas, les proportions individuelles réservées, l’histoire de tous ?
On ne s’étonnera donc pas de voir, nuance à nuance, ces deux volumes s’assombrir pour arriver, cependant, à l’azur d’une vie meilleure. La joie, cette fleur rapide de la jeunesse, s’effeuille page à page dans le tome premier, qui est l’espérance, et disparaît dans le tome second, qui est le deuil. Quel deuil ? Le vrai, l’unique : la mort ; la perte des êtres chers.
Nous venons de le dire, c’est une âme qui se raconte dans ces deux volumes : Autrefois, Aujourd’hui. Un abîme les sépare, le tombeau.
V. H.
Guernesey, mars 1856.