Dieu

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Dieu

Dieu. Le premier ensemble devait d’abord constituer le livre VI des Contemplations ; quête de Dieu à travers les religions passées et futures incarnées par des êtres symboliques (la Chauve-souris du nihilisme athée, le Hibou du scepticisme, le Corbeau du manichéisme, le Vautour du paganisme, l’Aigle du mosaïsme, le Griffon du christianisme, l’Ange qui rend compte des révélations des Tables, corrigées plus tard de rationalisme, et que le poète sera aussi tenté d’orienter vers une sorte de panthéisme, la Clarté enfin de ce qui n’a pas encore de nom (qui est à peu près la religion de Hugo)), le tout se terminant par une ligne de points de suspension laissant la porte de l’avenir ouverte (selon la formule de Vacquerie) et manifestant l’impossibilité d’une conclusion.
Puis l’idée est venue au poète de lier cet ensemble à un autre où une série de « Voix » mettrait en garde contre l’excès de curiosité et les prétentions absurdes de l’assoiffé d’absolu ; dans le dernier état de son projet, Hugo a semblé considérer ces Voix comme devant précéder celles des religions mais une incertitude demeurait, entre autres, sur les places à accorder aux interventions de l’Esprit humain et à l’épisode de l’apparition d’un être terrifiant qui, touchant du doigt le front du poète, le faisait mourir.
L’édition posthume a fait très contestablement de cet épisode la conclusion de l’œuvre ; or on trouve, dans les fragments, des esquisses pour un réveil dans l’ignorance, et l’inachèvement de l’œuvre est plus significatif que toutes les conclusions possibles.

(Arnaud Laster, in Pleins feux sur Victor Hugo, Comédie-Française)

Dieu
Détail de l’illustration de l’édition de La Librairie Paul Ollendorff des Œuvres Complètes de Victor Hugo, tome II, du recueil Dieu.

Gravure en noir et blanc qui représente un ange debout sur un nuage avec un griffon à ses pieds. Il est surmonté des lettres DIEU. Au-dessus de la gravure apparait VICTOR HUGO.
Ce détail d'un dessin de Victor Hugo représente l’œil d'un homme tourmenté (un bûcheron) scrutant l'inconnu.
Ce détail d'un dessin de Victor Hugo représente le visage tourmenté d'un homme barbu.