Ce détail d'un dessin de Victor Hugo représente des formes blanchâtres (roches ou démons) tournées vers l'obscurité. L'une semble tendre son bec ouvert vers le ciel.

XIV. Ô gouffre ! l’âme plonge…

Ô gouffre ! l’âme plonge… – Les références

Les contemplationsLivre sixième : Au bord de l’infini ;
Collection Bouquins, Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor HugoPoésie II, p 502.

Ô gouffre ! l’âme plonge… – L’enregistrement

Je vous invite à écouter Ô gouffre ! l’âme plonge…, un poème du Livre sixième – Au bord de l’infini, des Contemplations, de Victor Hugo.

Ô gouffre ! l’âme plonge…


Ô gouffre ! l’âme plonge… – Le texte

XIV

Ô gouffre ! l’âme plonge et rapporte le doute.
Nous entendons sur nous les heures, goutte à goutte,
Tomber comme l’eau sur les plombs ;
L’homme est brumeux, le monde est noir, le ciel est sombre ;
Les formes de la nuit vont et viennent dans l’ombre ;
Et nous, pâles, nous contemplons.

Nous contemplons l’obscur, l’inconnu, l’invisible.
Nous sondons le réel, l’idéal, le possible,
L’être, spectre toujours présent.
Nous regardons trembler l’ombre indéterminée.
Nous sommes accoudés sur notre destinée,
L’œil fixe et l’esprit frémissant.

Nous épions des bruits dans ces vides funèbres ;
Nous écoutons le souffle, errant dans les ténèbres,
Dont frissonne l’obscurité ;
Et, par moment, perdus dans les nuits insondables,
Nous voyons s’éclairer de lueurs formidables
La vitre de l’éternité.

Marine-Terrrace, septembre 1853

0 réponses

Répondre

Se joindre à la discussion ?
Vous êtes libre de contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.