III. Le rouet d’Omphale
Le rouet d’Omphale – Les références
Les Contemplations – Livre deuxième : L’Âme en fleur ;
Collection Bouquins chez Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor Hugo, Poésie II, p 302.
Poèmes précédent et suivant dans L’Âme en fleur
III. Le rouet d’Omphale suit II. Mes vers fuiraient… et précède IV. Chanson
Le rouet d’Omphale – L’enregistrement
Je vous invite à écouter Le rouet d’Omphale, un poème du livre II : L’Âme en fleur, du recueil Les Contemplations, de Victor Hugo.
Le rouet d’Omphale
Le rouet d’Omphale – Le texte
III
Le rouet d’Omphale
Il est dans l’atrium, le beau rouet d’ivoire.
La roue agile est blanche, et la quenouille est noire ;
La quenouille est d’ébène incrusté de lapis.
Il est dans l’atrium sur un riche tapis.
Un ouvrier d’Égine a sculpté sur la plinthe
Europe, dont un dieu n’écoute pas la plainte.
Le taureau blanc l’emporte. Europe, sans espoir,
Crie, et baissant les yeux, s’épouvante de voir
L’Océan monstrueux qui baise ses pieds roses.
Des aiguilles, du fil, des boîtes demi-closes,
Les laines de Milet, peintes de pourpre et d’or,
Emplissent un panier près du rouet qui dort.
Cependant, odieux, effroyables, énormes,
Dans le fond du palais, vingt fantômes difformes,
Vingt monstres tout sanglants, qu’on ne voit qu’à demi,
Errent en foule autour du rouet endormi :
Le lion néméen, l’hydre affreuse de Lerne,
Cacus, le noir brigand de la noire caverne,
Le triple Géryon, et les typhons des eaux,
Qui, le soir, à grand bruit, soufflent dans les roseaux ;
De la massue au front tous ont l’empreinte horrible ;
Et tous, sans approcher, rôdant d’un air terrible,
Sur le rouet, où pend un fil souple et lié,
Fixent de loin, dans l’ombre, un œil humilié.
Juin 18..
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