Ce détail d'un dessin de Victor Hugo représente la tête d'un cheval se cabrant après la bataille, la crinière au vent.

I. Après la bataille

Après la bataille – Les références

La Légende des siècles – Première sérieXIII – Maintenant ;
Collection Bouquins, Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor HugoPoésie II, p 789.
Autre référence : Collection Poésie/Gallimard, La Légende des siècles, p. 705.

Après la bataille – L’enregistrement

Je vous invite à écouter Après la bataille, premier poème de la partie XIII – Maintenant, de La Légende des siècles – Première Série, de Victor Hugo.
Il est suivi par II. Le crapaud.

Après la bataille

Après la bataille – Le texte

I
Après la bataille

Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d’un seul housard qu’il aimait entre tous
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
Parcourait à cheval, le soir d’une bataille,
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.
Il lui sembla dans l’ombre entendre un faible bruit.
C’était un Espagnol de l’armée en déroute
Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,
Râlant, brisé, livide, et mort plus qu’à moitié,
Et qui disait : « À boire ! à boire par pitié ! »
Mon père, ému, tendit à son housard fidèle
Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,
Et dit : « Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. »
Tout à coup, au moment où le housard baissé
Se penchait vers lui, l’homme, une espèce de Maure,
Saisit un pistolet qu’il étreignait encore,
Et vise au front mon père en criant : « Caramba ! »
Le coup passa si près, que le chapeau tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière.
« Donne-lui tout de même à boire », dit mon père.

4 réponses
    • Pierre-François Kettler
      Pierre-François Kettler dit :

      Merci pour ce commentaire. J’ai réécouté. Je ne suis pas d’accord. Pourriez-vous me proposer à écouter une version qui corresponde à votre écoute ?
      La situation exceptionnelle du moment, ainsi que vous l’appelez, est écrite. Comment la feriez-vous sentir ?

      Répondre
  1. MICHI
    MICHI dit :

    Il faudrait un peu plus de vibrations dans la voix : un peu plus d’anxiété dans la parole du moribond assoiffé, plus de force dans le juron « Carrambaaa ! », plus d’éclat dans la ruade du cheval et de plus de compassion dans la réponse de « mon Père » !!

    Répondre
    • Pierre-François Kettler
      Pierre-François Kettler dit :

      Merci pour votre avis.
      Peut-être faudrait-il surjouer ce qui est déjà écrit ? Je ne suis pas d’accord avec vous, mais vous avez bien fait de vous exprimer. Nous partageons l’amour de la poésie de Victor Hugo. Cela me comble.
      N’hésitez pas à créer vous-même un site consacré à sa poésie. Cela manque.

      Répondre

Répondre

Se joindre à la discussion ?
Vous êtes libre de contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.