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Ce détail d'un dessin de Victor Hugo représente une "tête coupée" qui flotte en haut à gauche, telle une lune dans le ciel, tandis qu'apparait en bas à droite le haut de la guillotine, une fois le fer tombé.

V. C’était en juin, j’étais…

C’était en juin, j’étais… – Les références

ChâtimentsLivre VII – Les Sauveurs se sauveront ;
Collection Bouquins, Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor Hugo, Poésie II, p 179.

C’était en juin, j’étais… – Enregistrement

Je vous invite à écouter le poème C’était en juin, j’étais…, du Livre VII – Les Sauveurs se sauveront, du recueil Châtiments, de Victor Hugo.

C’était en juin, j’étais…


C’était en juin, j’étais… – Le texte

V


C’était en juin, j’étais à Bruxelle ; on me dit :
Savez-vous ce que fait maintenant ce bandit ?
Et l’on me raconta le meurtre juridique,
Charlet assassiné sur la place publique,
Cirasse, Cuisinier, tous ces infortunés
Que cet homme au supplice a lui-même traînés
Et qu’il a de ses mains liés sur la bascule.
Ô Sauveur, ô héros, vainqueur de crépuscule, César !
Dieu fait sortir de terre les moissons,
La vigne, l’eau courante abreuvant les buissons,
Les fruits vermeils, la rose où l’abeille butine,
Les chênes, les lauriers, et toi, la guillotine.

Prince qu’aucun de ceux qui lui donnent leurs voix
Ne voudrait rencontrer le soir au coin d’un bois !

J’avais le front brûlant ; je sortis par la ville.
Tout m’y parut plein d’ombre et de guerre civile ;
Les passants me semblaient des spectres effarés ;
Je m’enfuis dans les champs paisibles et dorés ;
Ô contre-coups du crime au fond de l’âme humaine !
La nature ne put me calmer. L’air, la plaine,
Les fleurs, tout m’irritait ; je frémissais devant
Ce monde où je sentais ce scélérat vivant.
Sans pouvoir m’apaiser, je fis plus d’une lieue.
Le soir triste monta sous la coupole bleue ;
Linceul frissonnant, l’ombre autour de moi s’accrut ;
Tout à coup la nuit vint, et la lune apparut
Sanglante, et dans les cieux, de deuil enveloppée,
Je regardai rouler cette tête coupée.

Jersey, mai 1853.

Remarques

Charlet, cité ici, fut guillotiné le 29 juin 1852 pour des raisons politiques. Il semble que Cirasse et Cuisinier aient été guillotinés, eux, pour des faits de droit commun.
Hugo est opposé à la peine de mort de façon absolue et la combattra toute sa vie. Il a écrit Le Dernier Jour d’un condamné quand il avait 26 ans. Il ne cessera, sa vie durant, de combattre cette pratique barbare.

Ce détail d'un dessin de Victor Hugo représente la lune, "sombre sphère", et son "masque obscur qui fait le guet dans les nuages".

IV. — Oh ! comme ils sont goulus ! dit la mère parfois…

— Oh ! comme ils sont goulus ! dit la mère parfois… – Les références

L’Art d’être grand-pèreIII. La Lune ;
Collection Bouquins, Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor Hugo, Poésie III, p 737.

— Oh ! comme ils sont goulus ! dit la mère parfois… – L’enregistrement

Je vous invite à écouter — Oh ! comme ils sont goulus ! dit la mère parfois…, quatrième et dernier poème de la partie III. La Lune, du recueil L’Art d’être grand-père, de Victor Hugo.
Il est précédé de Ah ! Vous voulez la lune ? Où ? Dans le fond du puits ?….

— Oh ! comme ils sont goulus ! dit la mère parfois…


— Oh ! comme ils sont goulus ! dit la mère parfois… – Le texte

IV


— Oh ! comme ils sont goulus ! dit la mère parfois.
Il faut leur donner tout, les cerises des bois,
Les pommes du verger, les gâteaux de la table ;
S’ils entendent la voix des vaches dans l’étable,
Du lait ! vite ! et leurs cris sont comme une forêt
De Bondy quand un sac de bonbons apparaît.
Les voilà maintenant qui réclament la lune !

Pourquoi pas ? Le néant des géants m’importune ;
Moi j’admire, ébloui, la grandeur des petits.
Ah ! l’âme des enfants a de forts appétits,
Certe, et je suis pensif devant cette gourmande
Qui voit un univers dans l’ombre, et le demande.
La lune ! Pourquoi pas ? vous dis-je. Eh bien, après ?
Pardieu ! si je l’avais, je la leur donnerais.

C’est vrai, sans trop savoir ce qu’ils en pourraient faire,
Oui, je leur donnerais, lune, ta sombre sphère,
Ton ciel, d’où Swedenborg n’est jamais revenu,
Ton énigme, ton puits sans fond, ton inconnu !
Oui, je leur donnerais, en disant : Soyez sages !
Ton masque obscur qui fait le guet dans les nuages,
Tes cratères tordus par de noirs aquilons,
Tes solitudes d’ombre et d’oubli, tes vallons,
Peut-être heureux, peut-être affreux, édens ou bagnes,
Lune, et la vision de tes pâles montagnes.
Oui, je crois qu’après tout, des enfants à genoux
Sauraient mieux se servir de la lune que nous ;
Ils y mettraient leurs vœux, leur espoir, leur prière ;
Ils laisseraient mener par cette aventurière
Leurs petits cœurs pensifs vers le grand Dieu profond.
La nuit, quand l’enfant dort, quand ses rêves s’en vont,
Certes, ils vont plus loin et plus haut que les nôtres.
Je crois aux enfants comme on croyait aux apôtres ;
Et quand je vois ces chers petits êtres sans fiel
Et sans peur, désirer quelque chose du ciel,
Je le leur donnerais, si je l’avais. La sphère
Que l’enfant veut, doit être à lui, s’il la préfère.
D’ailleurs, n’avez-vous rien au delà de vos droits ?
Oh ! je voudrais bien voir, par exemple, les rois
S’étonner que des nains puissent avoir un monde !
Oui, je vous donnerais, anges à tête blonde,
Si je pouvais, à vous qui régnez par l’amour,
Ces univers baignés d’un mystérieux jour,
Conduits par des esprits que l’ombre a pour ministres,
Et l’énorme rondeur des planètes sinistres.
Pourquoi pas ? Je me fie à vous, car je vous vois,
Et jamais vous n’avez fait de mal. Oui, parfois,
En songeant à quel point c’est grand, l’âme innocente,
Quand ma pensée au fond de l’infini s’absente,
Je me dis, dans l’extase et dans l’effroi sacré,
Que peut-être, là-haut, il est, dans l’Ignoré,
Un dieu supérieur aux dieux que nous rêvâmes,
Capable de donner des astres à des âmes.

Ce détail d'un dessin de Victor Hugo représente la lune "dans le ciel" vue de la terre. En bas, à droite, on aperçoit sa surface, parsemée de cratères. En bas à gauche, les créneaux d'une tour ?

III. Ah ! Vous voulez la lune ? Où ? Dans le fond du puits ?…

Ah ! Vous voulez la lune ? Où ? Dans le fond du puits ?… – Les références

L’Art d’être grand-pèreIII. La Lune ;
Collection Bouquins, Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor Hugo, Poésie III, p 737.

Ah ! Vous voulez la lune ? Où ? Dans le fond du puits ?… – L’enregistrement

Je vous invite à écouter Ah ! Vous voulez la lune ? Où ? Dans le fond du puits ?…, troisième poème de la partie III. La Lune, du recueil L’Art d’être grand-père, de Victor Hugo.
Il est précédé de Choses du soir et suivi de — Oh ! comme ils sont goulus ! dit la mère parfois….

Ah ! Vous voulez la lune ? Où ? Dans le fond du puits ?…


Ah ! Vous voulez la lune ? Où ? Dans le fond du puits ?… – Le texte

III


Ah ! vous voulez la lune ? Où ? dans le fond du puits ?
Non ; dans le ciel. Eh bien, essayons. Je ne puis.
Et c’est ainsi toujours. Chers petits, il vous passe
Par l’esprit de vouloir la lune, et dans l’espace
J’étends mes mains, tâchant de prendre au vol Phoebé.
L’adorable hasard d’être aïeul est tombé
Sur ma tête, et m’a fait une douce fêlure.
Je sens en vous voyant que le sort put m’exclure
Du bonheur, sans m’avoir tout à fait abattu.
Mais causons. Voyez-vous, vois-tu, Georges, vois-tu,
Jeanne ? Dieu nous connaît, et sait ce qu’ose faire
Un aïeul, car il est lui-même un peu grand-père ;
Le bon Dieu, qui toujours contre nous se défend,
Craint ceci : le vieillard qui veut plaire à l’enfant ;
Il sait que c’est ma loi qui sort de votre bouche,
Et que j’obéirais ; il ne veut pas qu’on touche
Aux étoiles, et c’est pour en être bien sûr
Qu’il les accroche aux clous les plus hauts de l’azur.

Ce détail d'un dessin de Victor Hugo représente la lune, et une aile appartenant au "vol monstrueux et vague des diables".

II. Choses du soir

Choses du soir – Les références

L’Art d’être grand-pèreIII. La Lune ;
Collection Bouquins, Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor Hugo, Poésie III, p 735.

Choses du soir – L’enregistrement

Je vous invite à écouter Choses du soir, deuxième poème de la partie III. La Lune, du recueil L’Art d’être grand-père, de Victor Hugo.
Il est précédé de Jeanne songeait, sur l’herbe assise, grave et rose… et suivi de Ah ! vous voulez la lune ? Où ? dans le fond du puits ?….

Choses du soir


Choses du soir – Le texte

II
Choses du soir


Le brouillard est froid, la bruyère est grise ;
Les troupeaux de bœufs vont aux abreuvoirs ;
La lune, sortant des nuages noirs,
Semble une clarté qui vient par surprise.

Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.

Le voyageur marche et la lande est brune ;
Une ombre est derrière, une ombre est devant ;
Blancheur au couchant, lueur au levant ;
Ici crépuscule, et là clair de lune.

Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.

La sorcière assise allonge sa lippe ;
L’araignée accroche au toit son filet ;
Le lutin reluit dans le feu follet
Comme un pistil d’or dans une tulipe.

Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.

On voit sur la mer des chasse-marées ;
Le naufrage guette un mât frissonnant ;
Le vent dit : demain ! l’eau dit : maintenant !
Les voix qu’on entend sont désespérées.

Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.

Le coche qui va d’Avranche à Fougère
Fait claquer son fouet comme un vif éclair ;
Voici le moment où flottent dans l’air
Tous ces bruits confus que l’ombre exagère.

Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.

Dans les bois profonds brillent des flambées ;
Un vieux cimetière est sur un sommet ;
Où Dieu trouve-t-il tout ce noir qu’il met
Dans les cœurs brisés et les nuits tombées ?

Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.

Des flaques d’argent tremblent sur les sables ;
L’orfraie est au bord des talus crayeux ;
Le pâtre, à travers le vent, suit des yeux
Le vol monstrueux et vague des diables.

Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.

Un panache gris sort des cheminées ;
Le bûcheron passe avec son fardeau ;
On entend, parmi le bruit des cours d’eau,
Des frémissements de branches traînées.

Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.

La faim fait rêver les grands loups moroses ;
La rivière court, le nuage fuit ;
Derrière la vitre où la lampe luit,
Les petits enfants ont des têtes roses.

Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.

Ce détail d'un dessin de Victor Hugo représente le visage d'une très jeune femme (une enfant ?), aux yeux fermés, qui apparaît derrière, ou au-dessus d'un mur (à moins que ce soit des couvertures).

I. Jeanne songeait, sur l’herbe assise, grave et rose…

Jeanne songeait, sur l’herbe assise, grave et rose… – Les références

L’Art d’être grand-pèreIII. La Lune ;
Collection Bouquins, Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor Hugo, Poésie III, p 735.

Jeanne songeait, sur l’herbe assise, grave et rose… – L’enregistrement

Je vous invite à écouter Jeanne songeait, sur l’herbe assise, grave et rose…, premier poème de la partie III. La Lune, du recueil L’Art d’être grand-père, de Victor Hugo.
Il est suivi de Choses du soir.

Jeanne songeait, sur l’herbe assise, grave et rose…


Jeanne songeait, sur l’herbe assise, grave et rose… – Le texte

I


Jeanne songeait, sur l’herbe assise, grave et rose ;
Je m’approchai : — Dis-moi si tu veux quelque chose,
Jeanne ? — car j’obéis à ces charmants amours,
Je les guette, et je cherche à comprendre toujours
Tout ce qui peut passer par ces divines têtes.
Jeanne m’a répondu : — Je voudrais voir des bêtes.
Alors je lui montrai dans l’herbe une fourmi.
— Vois ! — mais Jeanne ne fut contente qu’à demi.
— Non, les bêtes, c’est gros, me dit-elle.

Leur rêve,

C’est le grand. L’Océan les attire à sa grève,
Les berçant de son chant rauque, et les captivant
Par l’ombre, et par la fuite effrayante du vent ;
Ils aiment l’épouvante, il leur faut le prodige.
— Je n’ai pas d’éléphant sous la main, répondis-je.
Veux-tu quelque autre chose ? ô Jeanne, on te le doit !
Parle. — Alors Jeanne au ciel leva son petit doigt.
— Ça, dit-elle. — C’était l’heure où le soir commence.
Je vis à l’horizon surgir la lune immense.

Ce détail d'un dessin de Victor Hugo représente l'élévation de la lune au-dessus d'une tour au bas d'une montagne.

XX. Relligio

Relligio – Les références

Les contemplationsLivre sixième : Au bord de l’infini ;
Collection Bouquins, Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor HugoPoésie II, p 514.

Relligio – L’enregistrement

Je vous invite à écouter Relligio, un poème du Livre sixième – Au bord de l’infini, des Contemplations, de Victor Hugo.
Il est précédé de XIX. Voyage de nuit et suivi de XXI. Spes.

Relligio


Relligio – Le texte

XX
Relligio


L’ombre venait ; le soir tombait, calme et terrible.
Hermann me dit : — Quelle est ta foi, quelle est ta bible ?
Parle. Es-tu ton propre géant ?
Si tes vers ne sont pas de vains flocons d’écume,
Si ta strophe n’est pas un tison noir qui fume
Sur le tas de cendre Néant,

Si tu n’es pas une âme en l’abîme engloutie,
Quel est donc ton ciboire et ton eucharistie ?
Quelle est donc la source où tu bois ? —
Je me taisais ; il dit : — Songeur qui civilises,
Pourquoi ne vas-tu pas prier dans les églises ? —
Nous marchions tous deux dans les bois.

Et je lui dis : — Je prie. — Hermann dit : — Dans quel temple ?
Quel est le célébrant que ton âme contemple,
Et l’autel qu’elle réfléchit ?
Devant quel confesseur la fais-tu comparaître ?
— L’église, c’est l’azur, lui dis-je ; et quant au prêtre… —
En ce moment le ciel blanchit.

La lune à l’horizon montait, hostie énorme ;
Tout avait le frisson, le pin, le cèdre et l’orme,
Le loup, et l’aigle, et l’alcyon ;
Lui montrant l’astre d’or sur la terre obscurcie,
Je lui dis : — Courbe-toi. Dieu lui-même officie,
Et voici l’élévation.

Marine-Terrace, octobre 1855

Ce détail d'un dessin de Victor Hugo représente une femme couchée de dos, peut-être captive, sa nudité recouverte d'un étoffe chamarrée.

IX. La captive

La captive – Les références

Les Orientales ;
Collection Bouquins, Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor Hugo, Poésie I, p 456.

La captive – L’enregistrement

Je vous invite à écouter La captive, un poème du recueil Les Orientales, de Victor Hugo.

La captive


La captive – Le texte

La captive

On entendait le chant des oiseaux
aussi harmonieux que la poésie.

SADI.Gulistan.

IX


Si je n’étais captive,
J’aimerais ce pays,
Et cette mer plaintive,
Et ces champs de maïs,
Et ces astres sans nombre,
Si le long du mur sombre
N’étincelait dans l’ombre
Le sabre des spahis.

Je ne suis point tartare
Pour qu’un eunuque noir
M’accorde ma guitare,
Me tienne mon miroir.
Bien loin de ces Sodomes,
Au pays dont nous sommes,
Avec les jeunes hommes
On peut parler le soir.

Pourtant j’aime une rive
Où jamais des hivers
Le souffle froid n’arrive
Par les vitraux ouverts.
L’été, la pluie est chaude,
L’insecte vert qui rôde
Luit, vivante émeraude,
Sous les brins d’herbe verts.

Smyrne est une princesse
Avec son beau chapel ;
L’heureux printemps sans cesse
Répond à son appel,
Et, comme un riant groupe
De fleurs dans une coupe,
Dans ses mers se découpe
Plus d’un frais archipel.

J’aime ces tours vermeilles,
Ces drapeaux triomphants,
Ces maisons d’or, pareilles
À des jouets d’enfants ;
J’aime, pour mes pensées
Plus mollement bercées,
Ces tentes balancées
Au dos des éléphants.

Dans ce palais de fées,
Mon cœur, plein de concerts,
Croit, aux voix étouffées
Qui viennent des déserts,
Entendre les génies
Mêler les harmonies
Des chansons infinies
Qu’ils chantent dans les airs.

J’aime de ces contrées
Les doux parfums brûlants,
Sur les vitres dorées
Les feuillages tremblants,
L’eau que la source épanche
Sous le palmier qui penche,
Et la cigogne blanche
Sur les minarets blancs.

J’aime en un lit de mousses
Dire un air espagnol,
Quand mes compagnes douces,
Du pied rasant le sol,
Légion vagabonde
Où le sourire abonde,
Font tournoyer leur ronde
Sous un rond parasol.

Mais surtout, quand la brise
Me touche en voltigeant,
La nuit, j’aime être assise,
Être assise en songeant,
L’œil sur la mer profonde,
Tandis que, pâle et blonde,
La lune ouvre dans l’onde
Son éventail d’argent.

Juillet 1828.