Les Chansons des rues et des bois – Livre premier : Jeunesse – I. Floréal ;
Collection Bouquins, Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor Hugo, Poésie II, p 845.
Ordre du jour de Floréal – L’enregistrement
Je vous invite à écouter Ordre du jour de Floréal, premier poème du Livre premier : Jeunesse, I. Floréal, du recueil Les Chansons des rues et des bois, de Victor Hugo.
Il est suivi de Orphée, aux bois du Caÿstre….
Ordre du jour de Floréal
Ordre du jour de Floréal – Le texte
I
Ordre du jour de Floréal
Victoire, amis ! je dépêche
En hâte et de grand matin
Une strophe toute fraîche
Pour crier le bulletin.
J’embouche sur la montagne
La trompette aux longs éclats ;
Sachez que le printemps gagne
La bataille des lilas.
Jeanne met dans sa pantoufle
Son pied qui n’est plus frileux ;
Et voici qu’un vaste souffle
Emplit les abîmes bleus.
L’oiseau chante, l’agneau broute ;
Mai, poussant des cris railleurs,
Crible l’hiver en déroute
D’une mitraille de fleurs.
http://entendre-victor-hugo.com/wp-content/uploads/2015/05/ordredujour-defloreal-floreal-chansons.jpg600800Pierre-François Kettlerhttp://entendre-victor-hugo.com/wp-content/uploads/2014/08/logo-site-essai-300x137.jpgPierre-François Kettler2015-05-18 15:56:592018-06-14 10:20:25I. Ordre du jour de Floréal
Les Contemplations – Livre troisième : Les Luttes et les rêves ;
Collection Bouquins chez Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor Hugo, Poésie II, p 360.
La clarté du dehors ne distrait pas mon âme.
La plaine chante et rit comme une jeune femme ;
Le nid palpite dans les houx ;
Partout la gaîté luit dans les bouches ouvertes ;
Mai, couché dans la mousse au fond des grottes vertes,
Fait aux amoureux les yeux doux.
Dans les champs de luzerne et dans les champs de fèves,
Les vagues papillons errent, pareils aux rêves ;
Le blé vert sort des sillons bruns ;
Et les abeilles d’or courent à la pervenche,
Au thym, au liseron, qui tend son urne blanche
À ces buveuses de parfums.
La nue étale au ciel ses pourpres et ses cuivres ;
Les arbres, tout gonflés de printemps, semblent ivres ;
Les branches, dans leurs doux ébats,
Se jettent les oiseaux du bout de leurs raquettes ;
Le bourdon galonné fait aux roses coquettes
Des propositions tout bas.
Moi, je laisse voler les senteurs et les baumes,
Je laisse chuchoter les fleurs, ces doux fantômes,
Et l’aube dire : Vous vivrez !
Je regarde en moi-même, et, seul, oubliant l’heure,
L’œil plein des visions de l’ombre intérieure,
Je songe aux morts, ces délivrés !
Encore un peu de temps, encore, ô mer superbe,
Quelques reflux ; j’aurai ma tombe aussi dans l’herbe,
Blanche au milieu du frais gazon,
À l’ombre de quelque arbre où le lierre s’attache ;
On y lira : — Passant, cette pierre te cache
La ruine d’une prison.
Ingouville, mai 1843.
http://entendre-victor-hugo.com/wp-content/uploads/2015/05/laclarte-dudehors-luttes-contemplations.jpg600800Pierre-François Kettlerhttp://entendre-victor-hugo.com/wp-content/uploads/2014/08/logo-site-essai-300x137.jpgPierre-François Kettler2015-05-07 13:21:352018-06-14 10:20:55XXII. La clarté du dehors...