VII. Certe, elle n’était pas femme et charmante en vain…
Certe, elle n’était pas femme et charmante en vain…
– Les références
Toute la lyre – Sixième partie : [L’Amour] ;
Collection Bouquins, Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor Hugo, Poésie IV, p 388.
Certe, elle n’était pas femme et charmante en vain…
– L’enregistrement
Je vous invite à écouter Certe, elle n’était pas femme et charmante en vain…
, un poème du recueil Toute la lyre, de la Sixième partie : [L’Amour], de Victor Hugo.
Il est précédé de VI. Sais-tu ce que Dieu dit à l’enfant qui va naître ?…
, et suivi de VIII. Roman en trois sonnets.
Certe, elle n’était pas femme et charmante en vain…
Certe, elle n’était pas femme et charmante en vain…
– Le texte
VII
Certe, elle n’était pas femme et charmante en vain ;
Mais le terrestre en elle avait un air divin ;
Des flammes frissonnaient sur mes lèvres hardies ;
Elle acceptait l’amour et tous ses incendies,
Rêvait au tutoiement, se risquait pas à pas,
Ne se refusait point et ne se livrait pas ;
Sa tendre obéissance était haute et sereine ;
Elle savait se faire esclave et rester reine,
Suprême grâce ! et quoi de plus inattendu
Que d’avoir tout donné sans avoir rien perdu !
Elle était nue avec un abandon sublime
Et, couchée en un lit, semblait sur une cime.
À mesure qu’en elle entrait l’amour vainqueur,
On eût dit que le ciel lui jaillissait du cœur ;
Elle vous caressait avec de la lumière ;
La nudité des pieds fait la marche plus fière
Chez ces êtres pétris d’idéale beauté ;
Il lui venait dans l’ombre au front une clarté
Pareille à la nocturne auréole des pôles ;
À travers les baisers, de ses blanches épaules
On croyait voir sortir deux ailes lentement ;
Son regard était bleu d’un bleu de firmament ;
Et c’était la grandeur de cette femme étrange
Qu’en cessant d’être vierge, elle devenait ange.