Ce détail d'un dessin de Victor Hugo représente une grève battue par les flots, près d'une forme sombre.

VII. Pour l’erreur, éclairer…

Pour l’erreur, éclairer… – Les références

Les contemplationsLivre cinquième : En marche ;
Collection Bouquins, Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor HugoPoésie II, p 438.

Pour l’erreur, éclairer… – L’enregistrement

Je vous invite à écouter Pour l’erreur, éclairer…, un poème des Contemplations, En marche, de Victor Hugo.
Il est précédé de VI. À vous qui êtes là et suivi de VIII. À Jules J..

Pour l’erreur, éclairer…


Pour l’erreur, éclairer… – Le texte

VII

Pour l’erreur, éclairer, c’est apostasier.
Aujourd’hui ne naît pas impunément d’hier.
L’aube sort de la nuit, qui la déclare ingrate.
Anitus criait : « Mort à l’apostat Socrate ! »
Caïphe disait : « Mort au renégat Jésus ! »
Courbant son front pendant que l’on crache dessus,
Galilée, apostat à la terre immobile,
Songe et la sent frémir sous son genou débile.
Destin ! sinistre éclat de rire ! En vérité,
J’admire, ô cieux profonds ! que ç’ait toujours été
La volonté de Dieu qu’en ce monde où nous sommes
On donnât sa pensée et son labeur aux hommes,
Ses entrailles, ses jours et ses nuits, sa sueur,
Son sommeil, ce qu’on a dans les yeux de lueur,
Et son cœur et son âme, et tout ce qu’on en tire,
Sans reculer devant n’importe quel martyre,
Et qu’on se répandît, et qu’on se prodiguât,
Pour être au fond du gouffre appelé renégat !

Marine-Terrace, novembre 1854.

Remarques

Ce poème est la suite de À vous qui êtes là, paru le 28 février 2015 sur ce site. Je vous invite à les écouter l’un à la suite de l’autre, dans l’ordre.