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Ce détail d'un dessin de Victor Hugo représente un âne (ou un mulet ?) rétif (ou ignorant ?) penché sur un cours d'eau.

II. Mahomet

Mahomet – Les références

La Légende des siècles – Première sérieIII – L’Islam ;
Collection Bouquins, Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor HugoPoésie II, p 602.
Autre référence : Collection Poésie/Gallimard, La Légende des siècles, p. 153.

Mahomet – L’enregistrement

Je vous invite à écouter Mahomet, un poème de la partie III – L’Islam, de La Légende des siècles – Première Série, de Victor Hugo.
Il est précédé de I. L’An neuf de l’hégire et suivi du poème III. Le cèdre.

Mahomet

Mahomet – Le texte

II
Mahomet


Le divin Mahomet enfourchait tour à tour
Son mulet Daïdol et son âne Yafour ;
Car le sage lui-même a, selon l’occurrence,
Son jour d’entêtement et son jour d’ignorance.

Ce détail d'un dessin de Victor Hugo représente les ruines englouties d'une cité (peut-être la pensée humaine ?) qui semble flotter entre deux eaux.

XIX. Baraques de la foire

Baraques de la foire – Les références

Les ContemplationsLivre troisième : Les Luttes et les rêves ;
Collection Bouquins chez Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor Hugo, Poésie II, p 356.

Baraques de la foire – L’enregistrement

Je vous invite à écouter Baraques de la foire, un poème du recueil Les Contemplations, Les Luttes et les rêves, de Victor Hugo.
Il est précédé de XVIII. Intérieur et suivi de XX. Insomnie.

Baraques de la foire

Baraques de la foire – Le texte

XIX
Baraques de la foire


Lion ! J’étais pensif, ô bête prisonnière,
Devant la majesté de ta grave crinière ;
Du plafond de ta cage elle faisait un dais.
Nous songions tous les deux, et tu me regardais.
Ton regard était beau, lion. Nous autres hommes,
Le peu que nous faisons et le rien que nous sommes
Emplit notre pensée, et dans nos regards vains
Brillent nos plans chétifs que nous croyons divins,
Nos vœux, nos passions que notre orgueil encense,
Et notre petitesse, ivre de sa puissance ;
Et, bouffis d’ignorance ou gonflés de venin,
Notre prunelle éclate et dit : Je suis ce nain !
Nous avons dans nos yeux notre moi misérable.
Mais la bête qui vit sous le chêne et l’érable,
Qui paît le thym, ou fuit dans les halliers profonds,
Qui dans les champs, où nous, hommes, nous étouffons,
Respire, solitaire, avec l’astre et la rose,
L’être sauvage, obscur et tranquille qui cause
Avec la roche énorme et les petites fleurs,
Qui, parmi les vallons et les sources en pleurs,
Plonge son mufle roux aux herbes non foulées,
La brute qui rugit sous les nuits constellées,
Qui rêve, et dont les pas fauves et familiers
De l’antre formidable ébranlent les piliers,
Et qui se sent à peine en ces profondeurs sombres,
A sous son fier sourcil les monts, les vastes ombres,
Les étoiles, les prés, le lac serein, les cieux,
Et le mystère obscur des bois silencieux,
Et porte en son œil calme, où l’infini commence,
Le regard éternel de la nature immense.

Juin 1842.

Ce détail d'un dessin de Victor Hugo représente une barque à voile naviguant sur un fleuve.

I. Pure innocence !…

Pure innocence !… – Les références

Les contemplationsLivre quatrième : Pauca meae ;
Collection Bouquins, Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor HugoPoésie II, p 395.

Pure innocence !… – L’enregistrement

Je vous invite à écouter Pure innocence !…, court poème des Contemplations, de Victor Hugo, qui ouvre le livre quatrième : Pauca meae.
Il est suivi de II. 15 février 1843.

Pure innocence !…

Pure innocence !… – Le texte

I

Pure innocence ! Vertu sainte !
Ô les deux sommets d’ici-bas !
Où croissent, sans ombre et sans crainte,
Les deux palmes des deux combats !

Palme du combat Ignorance !
Palme du combat Vérité !
L’âme, à travers sa transparence,
Voit trembler leur double clarté.

Innocence ! Vertu ! sublimes
Même pour l’œil mort du méchant !
On voit dans l’azur ces deux cimes,
L’une au levant, l’autre au couchant.

Elles guident la nef qui sombre ;
L’une est phare, et l’autre est flambeau ;
L’une a le berceau dans son ombre,
L’autre en son ombre a le tombeau.

C’est sous la terre infortunée
Que commence, obscure à nos yeux,
La ligne de la destinée ;
Elles l’achèvent dans les cieux.

Elles montrent, malgré les voiles
Et l’ombre du fatal milieu,
Nos âmes touchant les étoiles
Et la candeur mêlée au bleu.

Elles éclairent les problèmes ;
Elles disent le lendemain ;
Elles sont les blancheurs suprêmes
De tout le sombre gouffre humain.

L’archange effleure de son aile
Ce faîte où Jéhovah s’assied ;
Et sur cette neige éternelle
On voit l’empreinte d’un seul pied.

Cette trace qui nous enseigne,
Ce pied blanc, ce pied fait de jour,
Ce pied rose, hélas ! car il saigne,
Ce pied nu, c’est le tien, amour !

Janvier 1843.

Ce détail d'un dessin de Victor Hugo donne à voir le regard du vieil esprit de nuit, d'ignorance et de haine.

XXXI. Le vieil esprit de nuit, d’ignorance et de haine…

Le vieil esprit de nuit, d’ignorance et de haine… – Les références

Les Quatre Vents de l’espritLe Livre satirique – Le Siècle ;
Collection Bouquins, Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor Hugo, Poésie III, p 1167.

Le vieil esprit de nuit, d’ignorance et de haine… – L’enregistrement

Je vous invite à écouter Le vieil esprit de nuit, d’ignorance et de haine…, un poème du recueil Les Quatre Vents de l’esprit, du Livre satirique – Le Siècle, de Victor Hugo.
Il est précédé de XXX. Idolâtries et philosophies, non encore enregistré sur ce site, et suivi de XXXII. Parfois c’est un devoir de féconder l’horreur….

Le vieil esprit de nuit, d’ignorance et de haine…


Le vieil esprit de nuit, d’ignorance et de haine… – Le texte

XXXI


Le vieil esprit de nuit, d’ignorance et de haine
Des clous de Jésus-Christ forge à l’homme une chaîne,
Change l’enfant candide et pur en nain vieillot,
Lie au bûcher Jean Huss et Morus au billot,
Frappe de sa férule Horace, et, si Voltaire
Et Rousseau font du bruit en classe, il les fait taire.
Il donne sur les doigts du bon Dieu stupéfait.
Il refroidit les fronts que l’aube réchauffait,
Il insulte le ciel dans la femme, et le nie
Dans l’astre, dans la fleur, dans l’art, dans le génie.
L’éteignoir sur les yeux, la torche au poing, boudeur,
Sournois, pédant, féroce, il aspire l’odeur
De la pensée éteinte et de la chair brûlée.
Il fait mettre à genoux le vieillard Galilée
Sur la terre qui tourne et devant le soleil.
Sur l’œil qui veut s’ouvrir il verse le sommeil.
Il tient dans ses dents l’âme humaine, et la grignote.
Il inspire Nisard, Veuillot, Planche, Nonotte,
Laisse derrière lui tout cœur mort et glacé,
Et l’herbe ne croît plus où son âne a passé.

Assassinat

Le vieil esprit de nuit, d’ignorance et de haine a frappé, le 7 janvier 2015, jour d’enregistrement et de mise en ligne de ce poème. Des hommes de pensée, des créateurs, des artistes, des êtres humains ont été assassinés par ses soudards. Le 13 novembre 2015, les assassins, les adeptes de ce vieil esprit de nuit recommencent.