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Ce détail d'un dessin de Victor Hugo représente le visage de profil d'une jeune femme (Léopoldine, noyée le 4 septembre 1843, à Villequier) avec une étoile au-dessus de son front.

IV. Oh ! je fus comme fou…

Oh ! je fus comme fou… – Les références

Les contemplationsLivre quatrième : Pauca meae ;
Collection Bouquins, Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor HugoPoésie II, p 401.

Oh ! je fus comme fou… – L’enregistrement

Je vous invite à écouter Oh ! je fus comme fou…, un poème des Contemplations, Pauca meae, de Victor Hugo.
Il est précédé de III. Trois ans après et suivi par V. Elle avait pris ce pli….

Oh ! je fus comme fou…

Oh ! je fus comme fou… – Le texte

IV


Oh ! je fus comme fou dans le premier moment,
Hélas ! et je pleurai trois jours amèrement.
Vous tous à qui Dieu prit votre chère espérance,
Pères, mères, dont l’âme a souffert ma souffrance,
Tout ce que j’éprouvais, l’avez-vous éprouvé ?
Je voulais me briser le front sur le pavé ;
Puis je me révoltais, et, par moments, terrible,
Je fixais mes regards sur cette chose horrible,
Et je n’y croyais pas, et je m’écriais : Non !
— Est-ce que Dieu permet de ces malheurs sans nom
Qui font que dans le cœur le désespoir se lève ? —
Il me semblait que tout n’était qu’un affreux rêve,
Qu’elle ne pouvait pas m’avoir ainsi quitté,
Que je l’entendais rire en la chambre à côté,
Que c’était impossible enfin qu’elle fût morte,
Et que j’allais la voir entrer par cette porte !

Oh ! que de fois j’ai dit : Silence ! elle a parlé !
Tenez ! voici le bruit de sa main sur la clé !
Attendez ! elle vient ! Laissez-moi, que j’écoute !
Car elle est quelque part dans la maison sans doute !

Jersey, Marine-Terrace, 4 septembre 1852.