Articles

Ce détail d'un dessin de Victor Hugo représente un oiseau (un épervier ?) volant à tire d'aile dans la brume du soir, tandis que se couche le soleil. On aperçoit, à droite, l'ombre d'un clocher.

CI. À un homme partant pour la chasse

À un homme partant pour la chasse – Les références

Dernière Gerbe ;
Collection Bouquins, Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor Hugo, Poésie IV, p 869.

À un homme partant pour la chasse – L’enregistrement

Je vous invite à écouter À un homme partant pour la chasse, un poème du recueil posthume Dernière Gerbe, de Victor Hugo.

À un homme partant pour la chasse


À un homme partant pour la chasse – Le texte

CI
À un homme partant pour la chasse


Oui, l’homme est responsable et rendra compte un jour.
Sur cette terre où l’ombre et l’aurore ont leur tour,
Sois l’intendant de Dieu, mais l’intendant honnête.
Tremble de tout abus de pouvoir sur la bête.
Te figures-tu donc être un tel but final
Que tu puisses sans peur devenir infernal,
Vorace, sensuel, voluptueux, féroce,
Échiner le baudet, exténuer la rosse,
En lui crevant les yeux engraisser l’ortolan,
Et massacrer les bois trois ou quatre fois l’an ?
Ce gai chasseur, armant son fusil ou son piège,
Confine à l’assassin et touche au sacrilège.
Penser, voilà ton but ; vivre, voilà ton droit.
Tuer pour jouir, non. Crois-tu donc que ce soit
Pour donner meilleur goût à la caille rôtie
Que le soleil ajoute une aigrette à l’ortie,
Peint la mûre, ou rougit la graine du sorbier ?

Dieu qui fait les oiseaux ne fait pas le gibier.

Je m’arrêtai. C’était un ravin très étroit…

Je m’arrêtai. C’était un ravin très étroit… – Les références

Dernière Gerbe ;
Collection Bouquins, Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor Hugo, Poésie IV, p 817.

Je m’arrêtai. C’était un ravin très étroit… – L’enregistrement

Je vous invite à écouter Je m’arrêtai. C’était un ravin très étroit…, un poème du recueil posthume Dernière Gerbe, de Victor Hugo.

Je m’arrêtai. C’était un ravin très étroit…


Je m’arrêtai. C’était un ravin très étroit… – Le texte

VIII


Je m’arrêtai. C’était un ravin très étroit
Avec des toits au fond sur qui le lierre croît.
Tu sais, j’aime beaucoup ces choses : une ferme
Où se meut tout un monde et qu’un vieux mur enferme,
Des vaches dans un pré, l’herbe haute, un ruisseau,
Un dogue sérieux allongeant le museau,
Des enfants dans du pain mordant à pleines joues,
Des poules ; me voilà content. De vieilles roues
Dans un coin. Qu’un bouvier siffle et qu’un arbre au vent
Tremble, et je reste là jusqu’à la nuit, rêvant.
Une eau vive courait, et des fleurs sur la berge
Brillaient, et je disais : – Si c’était une auberge,
Comme j’y logerais ! comme j’y mangerais
Du pain bis, de la soupe aux choux, et des œufs frais !
Dans cette basse-cour quelles charmantes fêtes !
Comme je passerais mes jours avec ces bêtes !
Comme je me ferais de Suzon Atala !
Comme je causerais avec ce gros chien-là !

Ce détail d'un dessin de Victor Hugo représente un paysage au crépuscule du jour et de l'été : Quatre arbres se dressent sur la ligne d'horizon.

V. Voici que la saison décline…

Voici que la saison décline – Les références

Dernière Gerbe ;
Collection Bouquins, Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor Hugo, Poésie IV, p 816.

Voici que la saison décline – L’enregistrement

Je vous invite à écouter Voici que la saison décline, un poème du recueil posthume Dernière Gerbe, de Victor Hugo.

Voici que la saison décline


Voici que la saison décline – Le texte

V


Voici que la saison décline,
L’ombre grandit, l’azur décroît,
Le vent fraîchit sur la colline,
L’oiseau frissonne, l’herbe a froid.

Août contre septembre lutte ;
L’océan n’a plus d’alcyon ;
Chaque jour perd une minute,
Chaque aurore pleure un rayon.

La mouche, comme prise au piège,
Est immobile à mon plafond ;
Et comme un blanc flocon de neige,
Petit à petit, l’été fond.

[Carnet 1861]