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Ce détail d'un dessin de Victor Hugo représente le donjon d'un château, avec ses tourelles, qui surgissent dans un bois, cachant un monstre "dans ces buissons".

XIX. Réponse à l’esprit des bois

Réponse à l’esprit des bois – Les références

Les Chansons des rues et des boisLivre premier : JeunesseVI. L’Éternel Petit Roman ;
Collection Bouquins, Robert Laffont, Œuvres complètes de Victor Hugo, Poésie II, p 961.

Réponse à l’esprit des bois – L’enregistrement

Je vous invite à écouter Réponse à l’esprit des bois, poème du recueil Les Chansons des rues et des bois, du Livre premier : Jeunesse, VI. L’Éternel Petit Roman, de Victor Hugo.
Il est précédé de XVIII. Dénonciation de l’esprit des bois, et suivi de XX. Lettre.

Réponse à l’esprit des bois


Réponse à l’esprit des bois – Le texte

XIX
Réponse à l’esprit des bois


Nain qui me railles,
Gnome aperçu
Dans les broussailles,
Ailé, bossu ;

Face moisie,
Sur toi, boudeur,
La poésie
Tourne en laideur.

Magot de l’Inde,
Dieu d’Abydos,
Ce mont, le Pinde,
Est sur ton dos.

Ton nom est Fable.
Ton boniment
Quelquefois hâble
Et toujours ment.

Ta verve est faite
De ton limon,
Et le poëte
Sort du démon.

Monstre apocryphe,
Trouble-raisons,
On sent ta griffe
Dans ces buissons.

Tu me dénonces
Un rendez-vous,
Ô fils des ronces,
Frère des houx,

Et ta voix grêle
Vient accuser
D’un sourire, elle,
Lui, d’un baiser.

Quel vilain rôle !
Je n’en crois rien,
Vieux petit drôle
Aérien.

Reprends ta danse,
Spectre badin ;
Reçois quittance
De mon dédain

Où j’enveloppe
Tous tes aïeux
Depuis Ésope
Jusqu’à Mayeux.

Remarque

Mayeux : figure de petit-bourgeois vaniteux inventé par le caricaturiste Charles Traviès ((1804-1859). Évoqué par Hugo dans Les Misérables et dans La Forêt mouillée.